Durée de la rando : 5h30    /     Distance : 15,5 km     /    Dénivelé : + 890 m / – 1’020 m

Depuis l’alpage de Zanfleuron ou Tzanfleuron, notre sentier du jour nous fera d’abord découvrir l’Hôtel-Restaurant du Sanetsch, une construction typique datant de 1884, avant de s’élancer à la poursuite de la Morge dans une jolie descente. Nous atteindrons ensuite les alpages de Genièvre et La Pierre, avant de contourner La Fava et de découvrir l’alpage de Pointet, ses nombreuses vaches et sa vie pastorale authentique.
L’occasion également pour nous d’observer nos premières marmottes du séjour. Ces petites sentinelles des alpages, curieuses et alertes, surgissent parfois à quelques mètres, sifflant pour prévenir leurs congénères de notre présence.

Après une montée douce vers le lac des 30 Pas, nous prendrons le temps de découvrir ce miroir d’altitude à la couleur turquoise, souvent encore bordé de névés en début d’été, et de partager notre repas de midi dans ce lieu calme et apaisant.

Le chemin descend ensuite parmi les pâturages fleuris de gentianes jaunes, d’orchis vanillés et de globulaires, où résonnent les sonnailles et où l’on affine encore le fromage d’été dans les chalets d’alpage, notamment ceux de Flore et d’Aïre. La montée sur les crêtes surplombant l’Alpage de Lodze nous offrira de magnifiques panoramas avant de redescendre jusqu’au paisible Gîte de Lodze, niché dans le décor minéral de la région de Derborence, où nous passerons notre première nuit.

Durée de la rando : 4h15    /     Distance : 10,5 km    /    Dénivelé : + 1’010 m / – 440 m

Cette deuxième journée est la plus alpine de notre parcours. Dès les premiers pas, la traversée le long des contreforts du Mont Gond grimpe progressivement vers la Croix de l’Achia. Le sentier, parfois aérien et taillé à flanc de pente, peut impressionner les personnes sujettes au vertige : ici, mieux vaut avoir le pied sûr.

Dans ce décor spectaculaire, la faune semble régner en maîtresse et nous rappelle la richesse sauvage et intacte de ces montagnes. Les silhouettes élancées des bouquetins se dessinent souvent sur les crêtes, parfois immobiles comme sculptées dans la roche. Au-dessus de nous, gypaètes barbus et vautours fauves décrivent de larges cercles, profitant des courants ascendants, tandis que les chamois évoluent avec une facilité déconcertante sur les pentes escarpées.

Depuis la Croix de l’Achia (2’352 m), la récompense est totale : un panorama à 360° embrasse les sommets emblématiques des Alpes valaisannes, du Haut-Valais jusqu’aux cimes du Bas-Valais, avec la plaine du Rhône qui serpente en contrebas. Le massif des Diablerets se déploie également devant nous dans toute sa majesté, couronné par son glacier. Et, en contrebas, nous apercevons le lac des 30 Pas, découvert la veille, désormais observé sous un angle inédit, comme un joyau turquoise posé dans son écrin minéral.

Après une courte descente, nous gagnons les pâturages de Miex. Le chemin se faufile ensuite au cœur du labyrinthe fascinant des lapiaz de la région de Zanfleuron. Ces sculptures naturelles, façonnées par l’eau et le temps, forment un univers minéral saisissant : rainures profondes, dalles striées, crevasses inattendues… une véritable cathédrale de calcaire à ciel ouvert.

Au terme d’une belle montée dans ce décor brut et silencieux, la Cabane de Prarochet apparaît enfin. Perchée face aux montagnes, elle veille sur ces paysages d’altitude et nous offre un refuge chaleureux pour notre seconde nuit.

Durée de la rando : 4h00    /     Distance : 14,8 km     /    Dénivelé : + 340 m / – 770 m

Cette dernière étape de notre trek débute comme elle s’était achevée la veille : par un véritable jeu de piste à ciel ouvert au milieu des roches polies par l’ancien glacier. Les dalles lissées, striées et sculptées au fil des millénaires composent un paysage presque lunaire, où le sentier se devine davantage qu’il ne se voit. Dans ce décor minéral, la progression est ludique, chaque creux et chaque relief racontant une histoire vieille de plusieurs âges de glace.

Peu à peu, le terrain s’adoucit et le chemin longe les moraines en direction du Col du Sanetsch. Devant nous, le lac de Sénin apparaît soudain, vaste étendue d’un bleu profond qui tranche avec les gris des falaises environnantes. La descente vers ses rives offre un magnifique point de vue sur cette retenue artificielle, dont les variations de couleur dépendent autant de la lumière que des apports minéraux venus des sommets.

Une jolie boucle au bord du lac nous permettra de mieux comprendre l’histoire et le fonctionnement du barrage du Sanetsch : un ouvrage étonnamment discret dans le paysage, mais essentiel à l’aménagement hydroélectrique de la région. Les contrastes entre falaises grises, eaux du barrage et alpages donnent à cette portion de l’itinéraire un charme unique.

Nous remonterons ensuite tranquillement en direction du Col du Sanetsch, puis rejoindrons l’alpage de Zanfleuron, terminant ainsi en douceur notre boucle de 3 jours. Une aventure alpine aux paysages variés et grandioses, typiquement valaisans, où la montagne se dévoilera à nous dans toute son authenticité et sa beauté sauvage.